Saint-Valentin : Tête à tête ou seule à seul ? A la Une Humeurs by Agathe - 14 février 201728 mars 20190 Saint-Valentin : Tête à tête ou seule à seul ? Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant, d’un homme fidèle, et qui m’aime et que j’aime… d’un amour tellement fort que j’en redemande encore. Il me dit que je suis belle et qu’il n’attendait que moi, des mensonges et des bêtises qu’un enfant ne croirait pas mais que j’avale sans perdre une bouchée. Il m’appelle tous les jours, rien que pour entendre ma voix, il m’appelle « mon amour », insiste pour que l’on se voit… Mais ce n’est qu’un rêve et je me réveille, seule dans mon lit, ce matin, c’est la Saint-Valentin… La fête des amoureux, ces gens heureux parce qu’ils sont deux. Alors, que font-ils de ce jour dédié à leur amour ? Les romantiques Vous lui concoctez un dîner aux chandelles dans votre nid douillet. Les petits plats dans les grands, vous mettez tout votre talent aux fourneaux, laissant mijoter des recettes que vous tenez de grand-maman. Un soupçon de poésie, une pincée de piment, une bonne dose de passion… Tous les ingrédients qui font les grands moments. Coquette, vous déployez tous vos charmes, sortez du placard une robe de satin rouge, dont le dos nu exhibe vos épaules saillantes. Un bouquet de fleur à la main, il rentrera. Sous votre serviette de table, le coffret d’un bijou il glissera… Puis, après s’être délecté de ce succulent dîner, sur un air de tango argentin, langoureusement, il vous enlacera, vous entraînant doucement vers votre couche enflammée. Les débordés Plutôt du genre « busy », vous vous apprêtez à quitter le bureau, quand votre collègue vous demande : « T’as prévu quoi, toi, ce soir, avec ton jules ? » Etourdie et pressée parce qu’il est déjà 20 heures, vous lui rétorquez : « Rien de spécial, pourquoi ? » Alors, vous réalisez, et lâchez un « Zut ! » qui en dit long. Vous passez vite fait au supermarché, à cette heure-ci, il est encore ouvert. Vous achetez une bouteille de champagne, des fraises, précoces mais savoureuses. Vous vous pomponnez, optez pour une nuisette sexy. Vous allumez des bougies dans la chambre et la salle de bain d’où émane des effluves envoûtantes, puis choisissez une musique voluptueuse comme celles du Bouddha Bar. Il est presque minuit et votre pilote de mari, après avoir traversé plusieurs fuseaux horaires, va bientôt rentrer d’une rude journée, éreinté mais avec votre parfum fétiche attrapé au vol dans un Duty free. Accueilli par un bon bain bouillonnant parsemé de pétales de roses, vous lui murmurez des mots doux en lui frottant le dos. Quand il sera détendu, vous vous glisserez contre lui. Champagne en main, vous roucoulerez tendrement jusqu’au petit matin. Les négligents Genre Bidochons et négligents : « Ah bon, c’est la Saint-Valentin ?… » Vous n’en saviez rien. Pour vous c’est une journée comme les autres, une conspiration commerciale. Vous rentrez à la maison, les mains vides, harassée par une longue journée de labeur. Affalé dans le canapé, devant un match de foot à la télé, il ne vous entendra même pas arriver. Par flemme, vous commanderez une pizza, que vous ne ferez même pas réchauffer et laisserez dans le carton. Vous prendrez vos mots fléchés. Lui, sirotera ses bières. Puis, à l’auberge du cul tourné, vous vous endormirez, sans même un petit baiser. Là vraiment, c’est le bouquet !… Les prévoyants Prévoyants tous les deux, voilà déjà une semaine que vous préparez cette soirée. Dès le réveil, il vous susurre un tendre : « bonne fête mon amour ! », à l’oreille. Vous lui portez le petit déjeuner au lit puis lui souhaitez une bonne journée avant de conduire les enfants à l’école. Ce soir, la nounou les gardera. Dans l’un des restaurants les plus prisés de la ville, vous avez réservé depuis longtemps, une table pour deux, près de la cheminée. Pour célébrer dix ans de complicité et d’harmonie parfaite, il vous annonce les dates de votre prochain voyage : un week-end à Rome, tous les deux sans personne. Les passionnés Jeunes et fougueux tous les deux, la journée commence par un câlin torride. Rendez-vous à midi, pour un déjeuner galant, revigorant, à la terrasse d’un café sous un délicieux rayon de soleil d’hiver. Vous lui offrez un stylo, avec un petit mot, pour lui dire qu’il est beau avec tous ses défauts, et que chaques nuits passées entre ses bras sont autant de délices sous les draps. Un sourire coquin, il vous remet un présent qu’il vous demande d’ouvrir secrètement. Des dessous affriolants, que cette nuit vous lui dévoilerez malicieusement. Après vous être exhibés sur la piste d’un club hyper branché, enivrés de passion, vous batifolerez sous la couette, appliquant un à un les conseils du Kama Sutra. Les autres… Que font les gens qui s’aiment le 14 février, cette date symbolique sur le calendrier ? Aurélie et Serge, comme tous les jours se diront leur tendresse. Pour eux c’est tous les jours qu’on doit fêter l’amour, se dire ces mots qui viennent du cœur et font chaud à l’intérieur. Peut-être que la petite Illy choisira ce jour-là pour pointer le bout de son nez, offrant à ses parents, Maria et Simo, le scoop de l’année, le scénario du siècle : la consécration de leur amour. Quant à Aziz, chauffeur de taxi et philosophe à ses heures, pour lui c’est le jour idéal pour faire des mises au point, se dire tout ce que l’on a sur le cœur ; parce que rien ni personne n’est jamais parfait et qu’il faut toujours chercher à s’élever. Bien sûr, faire un petit cadeau, mais un cadeau qui dure : une trace dans l’histoire. Et moi, et moi, et moi…. Depuis la nuit des temps, mi-ange, mi-démon, Cupidon de son arc harnaché, lance ses flèches «coupdefoudroyantes» sur les êtres qui s’aiment. Pour sûr, il doit mal viser, parce qu’il ne m’a pas touchée. Je n’ai pas encore trouvé la chaussure de mon pied. Ah, si j’avais un bel homme, drôle, sportif et imaginatif… Mais un jour, mon prince viendra, et alors, il me dira… Tous ces mots qu’on espère parce qu’ils sont magiques et nous donnent des ailes, une énergie d’enfer. Alors, en ce 14 février, pour la Saint-Valentin, au coucher du soleil, quand le ciel embrasé se reflète sur la toile vierge de l’atlas enneigé, il m’emmènerait en calèche, bien qu’il fasse un peu frisquet, dîner aux chandelles pour réchauffer mon cœur. Et vous, que ferez-vous ce jour-là ? Moi, j’attends Cupidon !… Humeur publiée dans le magazine Parade, Maroc, février 2006 Partager cet article :Partager