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Je suis de celles

Je suis de celles

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Je suis de celles

Je suis de celles
Qui pensent avoir toujours vingt ans
Et en auront trop vite quarante.
De celles qui sont restées enfant
Mais aimeraient tant être maman.
Pourtant je suis de celles
Qui n’ont pas encore trouvé le galant.
Celui qui, tel un aimant
M’attirera à tout instant
M’attisera à tout moment.
Celui dont le regard
Sera mon miroir.
Celui qui bercera mes nuits
Et embrasera ma vie.
Celui qui, pour soulager mon fardeau,
Me prêtera son dos.
Celui qui me tiendra en émoi,
Et avivera ma joie.

Les vautours tournent autour

Alors je suis de celles
Qui sortent seules la nuit
Pour faire taire leur ennui.
De celles qui, telles des brebis égarées,
Se dérobent aux loups affamés
Rodant tout près des bergeries.
Ces ogres insatiables qui vont les consommer
Pour très vite les oublier.
Des vautours qui ne tournent autour
Que pour leur jouer un vilain tour.
Alors, de temps en temps,
Je suis de celles qui prennent un amant
Pour mettre un peu de piment
Dans leur existence chargée de tourments.

C’est pourquoi je suis de celles
Que l’on dit faciles
Mais sont surtout fragiles.
De celles que les gens trop amers
Disent un peu légères
Tandis que leurs vies sont terriblement pesantes.
Faisant taire les rumeurs
Avec leur bonne humeur
Souvent elles se terrent
Pour regagner leur mystère.
De celles qui rentrent seules le soir
Avec leur désespoir
Et se lèvent tard le matin
Pour abréger leur chagrin.

Une statue de sel

A trop idéaliser
On finit par ne plus rêver.
A trop aimer
On finit par s’écoeurer
Et par pleurer…
Car je ne suis pas de marbre
Je suis de sel.
Toute de sel que je suis
Parfois ma carapace se brise
Laissant mon cœur glacé
Fondre en larmes salées
Qui coulent jusqu’à mes lèvres affamées.
Puis mes yeux embués
Déversent leur rivière
Trop longtemps contenue
De t’avoir attendu.
Parce que je voudrais être celle
Qui fait battre ton cœur
Et rythme tes ardeurs.
Celle qui croise ses jambes sous tes draps
Et te serre dans ses bras.
Celle à qui tu offrirais des roses
Et déballerais ta prose.
Je voudrais être celle…
Je suis celle qui voudrait.
Qui voudrait tant de choses…

Un être sans pareil

Cependant, je ne suis pas de celles
Qui cherchent un mari docile
Mais un compagnon subtil…
Un rendez-vous à point nommé !
Un complice tout en délice !
Un être sans paraître
Un amour éternel
Un amour fraternel
Un amour paternel.
Celui que l’on voudrait toujours fidèle
Et dont on fait des histoires modèles.
Ce désir charnel
Qui brille dans les prunelles.
Mais qui es-tu donc ?
Chevalier de mes rêves
Cavalier de mes nuits !
Où te caches-tu donc 
Secret de ma mélancolie ?
Même dans mes délires les plus loufoques
Où je m’envole sur un balai volant
Les plus jolis crapauds
Ne se transforment jamais en mon bel apollon.
Et pourtant… Pourtant
Je suis de celles
Qui croient encore au prince charmant
Maudissant parfois les contes de fées
Pour les avoir trop fait rêver.
De celles qui affirment que l’amour
Ne rime pas forcément avec désamour
Mais également avec toujours
Même s’il ne dure qu’un jour.
Que fait donc ma bonne fée ?
M’aurait-elle oubliée ?
Qui, de son amour, saura me contenter ?
Qui donc de sa magie n’aura de cesse de m’envoûter ?
Quand donc, Cupidon va-t-il me désigner ?
Car je suis celle
Prête à te dévorer
Pour avoir trop jeûné.
Prête à te savourer
Après t’avoir laissé
Si longtemps mijoter.
Et je meurs de retenir tous ces élans
Qui dévoilent les sentiments
D’étouffer tous ces mots
Source de bien des maux.
Ces mots que je voudrais crier à plein poumons
Pour exorciser tous mes démons.
Mais si telle est mon humeur
Ô chères consoeurs
Il faut croire au bonheur !
Un jour viendra notre heure.
Si le chemin est un peu sinueux
Et la route se fait longue
Peut-être faut-il que cet amour
Pour qu’on le savoure
Soit un peu troubadour…

A l’origine un poème, ce texte fut publié sous forme d’humeur
Magazine Parade, Maroc, Juin 2006
Signé sous le pseudonyme de Charlotte Louna, du temps où j’assumais mal mes humeurs.
Depuis,  je lui ai redonné sa forme originelle, celle d’un poème conforme à aucune règle !
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