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Ce que je sais d’Eric Chacour !

Ce que je sais d’Eric Chacour !

Séance dédicace d’Eric Chacour à la librairie Le Blason

Ce que je sais d’Eric Chacour !

Rencontre à la librairie Le Blason

L’histoire commence lors de ma rencontre avec Rita Fidone, propriétaire de la librairie Le Blason, tandis que cherchais un lieu pour intervenir dans le cadre des Nuits de la Lecture. Rita, c’est un vrai personnage ! Si ses connaissances en matière de littérature sont évidentes, pleine d’humour, elle n’est pas du genre à se prendre au sérieux ni à étaler sa science. Elle est « Aixceptionnelle » !

Eric Chacour et Rita Fidone, la librairie Le Blason

Cette librairie, je la découvrais pour la première fois, et pourtant je la connaissais déjà ! Cette adresse, 11 rue Jacques de La Roque, fut un peu la mienne pendant plusieurs années puisque mes parents y avaient investi trois étages. Au rez-de Chaussée, une onglerie. Au premier étage, un institut de soins esthétiques Haute Technologie. Et au second, leur appartement. Alors ici, je me sentais tellement chez moi. J’y avais même allaité mon fils ! J’avais aussi rêvé de transformer l’endroit en café littéraire… En racontant tout cela à Rita, déjà, une complicité s’instaurait. Et si le lieu ne se prêtait pas à un événement de lecture, Rita m’ouvrit grand sa porte, s’intéressa à mes écrits et m’informa de son copieux programme Dédicaces.
Je ne retins qu’une seule date : le 10 février ! Dernière date de la tournée des libraires d’Eric Chacour, l’auteur de Ce que je sais de toi, un premier roman qui défie la chronique en s’imposant depuis sa sortie sur tous les étals de librairie. Incroyable ! Fabuleux ! Pour rien au monde je ne raterais cette occasion !

Ce livre, dont tout le monde parlait, en lice pour de nombreux prix et qui a notamment obtenu le Prix Femina des lycéens, je me l’étais offert. Glissé sous le sapin à Noël ! Un cadeau précieux fait à moi-même. On m’avait dit : « celui-là, quand tu l’auras lu, il te sera difficile de passer à autre chose !» Alors je le laissai quelques temps attendre son heure dans ma P.A.L.
Le moment était venu ; il me fallait maintenant l’avaler au plus vite ! C’était sans compter sur le fait qu’une jolie rencontre impacte désormais ma vie pour le meilleur et pour le meilleur et demi ! Difficile de se libérer l’esprit quand on file le parfait amour depuis quelques semaines… Alors quand le 10 février arriva, il me restait encore une centaine de pages à lire. Pas grave ! J’avais contacté Eric Chacour pour l’informer de ma présence ce jour-là, et tenter d’obtenir un moment d’interview. Son programme était très serré, et il repartait immédiatement après la séance pour Montréal. Impossible donc ! J’étais navrée, mais je décidai néanmoins d’aller à sa rencontre. Je ne le regretterais pas !
Tout d’abord, parce que partager un moment avec Rita serait un pur bonheur. Ensuite, parce que même si je n’avais pas la possibilité de réaliser une interview, j’avais bien l’intention de rédiger un article. Je prendrais quelques photos et tenterais de piocher ça et là quelques informations pour l’étayer. Toutefois, ne manquant pas de suite dans les idées, si un entretien personnel n’était pas envisageable, je ferais le planton pendant deux heures jusqu’à réussir à obtenir un court moment d’exclusivité pour réaliser un Portrait Chinois. Un ludique moment de récréation auquel Eric Chacour se livra de bon cœur. J’étais comblée ! J’avais matière originale à intégrer dans mon article !

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Portrait Chinois d’Eric Chacour

Ce que je sais de toi

Cependant, au-delà de cet instant attrapé au vol, c’est l’ouvrage lui-même qu’il m’importait de mettre en avant ! Il me fallut donc me soustraire un moment des bras de l’amour pour me replonger dans cette savoureuse lecture. Mais ça valait bien le coup ! Après tout, qu’est-ce que quelques heures dans une vie quand on se projette à long terme ?

Ce que je sais de toi, c’est l’histoire de Tarek, « un homme écrasé par le poids des responsabilités qu’on lui impose parce que c’est un homme, face à une femme écrasée par le poids des responsabilités qu’on lui refuse, parce que c’est une femme. Et tous les drames qui en découlent »… Parce que l’« on n’est jamais que ce que la société attend de soi ».
Au cœur du roman, l’homosexualité dans un pays où elle est indicible. Totalement tabou ! Une histoire d’amour impossible. Une histoire de vengeance, également. Et au milieu de tout cela, le poids de l’absence causé par ces dommages collatéraux…

Un voyage entre deux mondes qui nous plonge dans le Caire des années 80, au sein d’une communauté levantine francophone, celle des chawams, et dans le quartier des chiffonniers, le Moqattam, avant de nous faire basculer dans celui des années 2000, pour finalement nous balader dans d’incessants allers-retours entre Montréal et Le Caire.

Une narration en trois parties savamment orchestrées : Toi, Moi, Nous, Ce que je sais de toi est un roman à la plume sensible et ciselée, totalement empreint de tendresse. Un roman qui vous prend aux tripes jusqu’à la dernière ligne.

Et puisque c’est sublime, en voici quelques morceaux choisis :

Ce que je sais de toi, Morceaux choisis

Ce que je sais d’Eric Chacour

D’origine Syro-Libanaise, de parents nés en Egypte (sa mère à Alexandrie, son père au Caire) tous deux expatriés au Québec, Eric Chacour, quant à lui, est né à Montréal. Pendant plusieurs années il partagera sa vie entre la France et le Québec pour finalement s’installer à Montréal où il travaille dans le secteur financier.
Riche de l’histoire de sa famille et d’une quinzaine de voyages en Egypte, dans Ce que je sais de toi il nous retranscrit une époque révolue qu’il n’a pas connue, mêlée à de propres sensations ressenties au fil de ses séjours. Et, en le lisant, j’y retrouvais toutes celles que j’avais ressenties quand je vivais à Marrakech. Celle d’être plongée dans un monde à double vitesse, par dessus toutes ! Et ce subtil mélange d’odeurs, évidemment… Ses souvenirs ravivaient les miens !

Comme le laisse entrevoir ce portrait chinois, Eric Chacour est un homme sensible qui ne manque pas d’humour. Alors ces deux heures passées à l’écouter furent une vraie partie de plaisir !
Entre deux signatures, je tentais de lui poser quelques petites questions. Ce roman était-il un tant soit peu auto-biographique ou une autofiction ? Que nenni ! L’histoire, tout comme les personnages, sont tirés de son imagination. Certains, même, ont trouvé les détails de leur apparence physique sur les réseaux sociaux !
J’apprendrais qu’il avait mis quinze ans à boucler ce premier roman. Ce qui me rassurait quant à mes propres objectifs ! (N’en étant qu’à 7 ans de chantier !) J’apprendrais aussi que cette pandémie qui m’avait mise à l’arrêt, lui avait permis de boucler cet ouvrage. Qu’il écrivait dans son lit, calé sur un plan bien précis fait de chapitres définis, bien qu’il puisse s’y atteler dans le désordre, selon l’inspiration du moment. En cela, on se ressemble un peu…

Et, si Eric Chacour n’avait aucun véritable objectif de publication, ce premier manuscrit envoyé comme une bouteille à la mer recevrait un accueil favorable de la maison d’édition Alto au Quebec, avant de stimuler l’intérêt des éditions Philippe Rey, en France. La suite, on la connait ! Une abondance de coups de coeur, et des nominations pour de nombreux prix littéraires…

Alors, quand on sait que l’écriture de roman n’a jamais été une vocation première, que le rêve initial de l’auteur aurait été d’être parolier pour Lara Fabian ou Patricia Kaas, on se dit qu’il aurait vraiment été dommage de passer à côté d’un tel délice ! Et, aujourd’hui, nous sommes nombreux.ses à attendre son prochain opus ! Priant vivement qu’il ne mette pas quinze ans à nous l’offrir !
Alors, Eric Chacour, maintenant que vous nous avez mis l’eau à la bouche, on compte sur vous pour nous réjouir au plus vite de votre prochain roman !

Rencontre avec Eric Chacour à la librairie Le Blason

 

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