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Luz Casal, un autre regard…

Luz Casal, un autre regard…

Victoria Abril & Luz Casal

Pendant le dernier Festival International du Film de Marrakech, le cinéma espagnol était à l’honneur, maintenant, c’est l’Espagne qui célèbre en ses terres, L’année du Maroc. A l’heure où le climat se réchauffe entre deux pays restés en froid pour une question de rocher, deux sulfureuses chanteuses hispaniques se produisent au Maroc. Malgré des tempéraments différents, Victoria Abril et Luz Casal ont une multitude de points communs comme le réalisateur Pedro Almodovar et le producteur Javier Limon.
Pendant le festival, la société événementielle One Way Concept les produisait toutes les deux à Marrakech : Luz Casal à Dar Soukar et Victoria Abril au Pacha puis au Megarama, à Casablanca, le 1er Décembre dernier.

Luz Casal

Un autre regard…

Quelques minutes avant de partir à l’aéroport, le lendemain de la soirée de clôture du Festival du Film de Marrakech pendant laquelle elle se produisait à Dar Soukar, douce et disponible, Luz Casal se prête à une cordiale interview à la terrasse de l’Hôtel Kempinski.

Etiez-vous déjà venue à Marrakech ?
Oui, je suis venue il y a dix ans, pas pour chanter mais pour faire des photos. Marrakech est une ville magnifique. En dix ans, elle s’est incroyablement transformée et est devenue beaucoup plus confortable.

Quand on parle de vous, deux titres nous viennent tout de suite à la bouche : Piensa en Mi et Un aňo de amor. Depuis le succès de Talons Aiguilles et la médiatisation de ces deux chansons on vous considère un peu comme la diva espagnole.
Oui, ces deux titres sont très importants pour moi. La semaine dernière j’étais à Mexico où vit le compositeur de Piensa en mi, je l’ai chanté devant cinq ou six milles personnes, et c’était merveilleux.

Votre carrière est déjà bien remplie, vous avez enregistré 10 albums et un best of, quand avez-vous commencé à chanter sur scène ?
Très petite (en plein franquisme)… J’avais sept ans. C’était un peu précoce mais on me payait pour cela. Pour moi, la musique c’est comme l’air. J’ai besoin d’écouter beaucoup de styles différents. C’est mon métier, ma profession, ma vie… beaucoup de choses.

Et aujourd’hui, quel âge avez-vous ?
Je ne sais pas !… (rires)

Bon alors… De quel signe astrologique êtes-vous ?
Je suis Scorpion et je suis née en Galicia dans le Nord de l’Espagne.

Quelles sont vos influences musicales ?
Oh ! Il y en a tellement !… Des influences venant du rock, « a lot of bands » ! La chanson française aussi, beaucoup de femmes : Mina, une chanteuse italienne et Piaf bien sûr ! La musique classique, le flamenco… Le mélange de tous ces styles, c’est très fort !

Con otra mirada, votre avant-dernier album, se distingue des précédents par ses sonorités multiples, métissant le blues et le flamenco, passant de l’électro à des sons presque hip hop, ou introduisant une guitare électrisante sur un rythme très pop. Etait-ce un autre regard sur vous ?
Oui, quand tu enregistres beaucoup de disques, tu as besoin de changer, d’expérimenter quelque chose de différent. En musique, et en paroles aussi. J’aime surtout les belles chansons. Une bonne musique avec des paroles intéressantes, des histoires singulières.

Vous avez travaillez avec de grands noms de la scène musicale internationale, dans des genres très éclectiques, comme Peter Gabriel, Mark knophler, Paco Trinidad, Pascal Obispo, ou encore Readymade… Avec qui avez-vous envie de travailler maintenant ?
J’aime faire des chansons émotives, dans des genres différents. Travailler avec des musiciens espagnol, français, américains, issus d’horizons musicaux variés. Mais pour moi, le plus important c’est la musique, pas les noms.

Vos chansons parlent beaucoup d’amour…
Pas seulement… Dans Con otra mirada, il n’y a que trois chansons d’amour, le reste se sont des thèmes différents. C’est peut-être à cause de mon interprétation : comme je chante avec beaucoup de passion, beaucoup de personnes pensent qu’il s’agit d’amour.

N’êtes-vous pas un peu mélancolique ?
Non, pas vraiment. Je vais puiser au fond de moi, et surtout, j’observe les gens. Pour moi, c’est très facile d’imaginer le problème de chacun, ses peines… Des émotions, que je prends et que je retranscris de diverses façons. Je chante à la première personne et c’est peut-être pour ça que les gens s’identifient. Mais à chaque fois la situation est différente, je m’adapte. C’est un peu comme une actrice qui interprète un rôle. C’est divertissant !

Qu’en est-il de l’amour dans votre vie ?
Mon cœur va bien… Il est bien rempli !

Vous n’avez pas encore d’enfant…
Non… Seulement des disques. C’est difficile d’allier une vie de famille avec une carrière artistique, un peu frivole.

Où puisez-vous l’énergie nécessaire à votre carrière ? Comment vous ressourcez-vous ?
Dans la vie !… Je garde les yeux ouverts et les oreilles aussi… Peut-être que mon corps, mes racines sont très fortes ?!…

Un peu pressée par le temps, Luz Casal doit s’envoler vers sa terre natale mais elle devrait revenir très vite, pour un concert au Mégarama de Casablanca, en avril prochain. Avec son dernier album Sencilla Alegria, dédié à la joie mais encore à l’amouuur…, elle revient, de sa voix langoureuse, a un genre plus poignant, dans un style plus calme et bien mesuré. Sur une pure ligne basse/batterie, associant un piano et une guitare acoustique, avec ses textes émouvants, Luz parle de chacun d’entre nous. Faisant preuve de maturité, La Casal est assurément l’une des plus grande diva de notre époque.

Interview publiée dans Feen Magazine/Maroc/Janvier 2006

 

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